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bienvenue sur mon blog accueil contact pasarla piola, viajar y bucear, de pernambuco a mexico* 18 05 2010 « qu’est-ce que vous faites à santiago? ». c’est la question conne à laquelle je réponds deux fois par jours aux clients de la bohème. « bah je bosse ». »mais pourquoi travailler au chili, c’est pas bien la france? » et là c’est moi qui me retrouve tout con, avec mes pensées et mon plateau. c’est vrai ça, qu’est-ce que je fous ici? voyons voir : l’hiver a débarqué et je me les caille ; je gagne un dixième de ce que je pourrais me faire à paris ; je travaille 6 jours sur 7, jusqu’à 16 heures par jour, ce qui, j’en décevrai certains, ne me permet pas de rencontrer la chilienne de mes rêves ; je suis seul et pire que tout la routine me rattrape, même à l’autre bout du monde. león pascal, un écrivain chilien et parfait sosi de hank moody, assis à la terrase de la bohème et savourant un premier pisco sour, me disait l’autre jour : « c’est en cessant de se comparer aux autres que l’on devient heureux de ce que l’on a ». une banalité, certes, mais dont l’echo résonne plus subtilement lorsqu’affirmée par un illuminé reconnu. lestés d’un cinquième pisco sour les conseils de león ne volaient plus bien haut. il m’offrait son chapeau et s’en allait, me laissant avec mes pensées, mon plateau et mon nouveau chapeau. hum… mais qu’est-ce que je raconte? quel plaisir de travailler à santiago, au pied des andes enneigées et de l’aconcagua, de sortir du métro baquedano à 6 heures du soir et chaque jour un peu plus tôt pour voir le soleil doré de l’ouest se coucher dans le lit du río mapuche et retourner à l’est, vers la cordillère, plus vite qu’une rotation de la terre. aujourd’hui, quel est mon interêt de gagner dix fois plus si ni l’argentine ni la bolivie, ni le brésil ou ni l’île de pâques ne sont à portée? car c’est pour ça, pour continuer à voyager que je suis à santiago. quant à la routine j’ai toujours un peu d’avance sur elle. le jour où elle me devancera sera bien sombre. mais je peux compter sur mon loyal et ponctuel appel du large qui me proposait hier de * me la couler douce, voyager et plonger de pernambuco au méxique et qui aujourd’hui me rappelle que demain je serai à l’île de pâques. mon appel du large, ma paix. je travaillerai rien que pour pouvoir l’entendre à nouveau. ça faisait un moment que je n’avais pas écrit, vous en comprenez les raisons. « écris, mon ami, ça sert de thérapie. » une autre vérité sans originalité du grand león pascal. n’empêche que… je remets mon blog à jour. il parait que je vais voir du moai demain. les photos sont à suivre. dans deux semaine je repars pour l’argentine avec max. mendoza, san juan, córdoba, rosario et buenos aires. de là on verra, encore une fois, mais il est probable que la boucle y soit bouclé. hasta luego. raph. commentaires : aucun commentaire » catégories : voyage el pueblo unido jamás será vencido* 7 04 2010 et voilà. je bosse maintenant. il fallait s’y attendre. j’en étais pas loin il y quelques mois en passant la première fois à santiago. mais j’y suis revenu, et j’y travaille comme prévu. la bohème, 124 constitución, bellavista, santiago. un bon petit resto aux spécialitées franco-chiliennes. bon j’en chie un peu au niveau des horaires, de 10h du matin à la fermeture, entre 2 et 3 heures du matin. sans pauses. mais je ne me plains pas. j’aime bosser finalement. sérieusement ça fait du bien de bouger, de se sentir actif. et pour le coup je fais quelque chose de mes mains. bon peut-être pas dans le sens créatif comme je l’entendais mais au moins elles sont occupées. et moi aussi ça m’occupe, je suis heureux d’aller bosser et de ne pas perdre mon temps. je ne dépense pas de fric non plus et surtout je mange très bien. non pas que le completo soit mauvais mais à répétition disons que mon organisme ne me le rend pas très bien. bref. le local est sympa et le staff envoit du bois : un brasilero, un métaleux, et deux autres chiliens dont un de la race solaire, planète dean moriarty. un fou, un génie. un charisme fantastique, imparable, un de ces mochileros qui vagabonde sur le continent, en monneyant leur artisanat pour continuer à avancer. mais pour mesurer l’ampleur de la chose, l’envergure de ce type-là, il faut considérer la portée de la vie de son père, facteur essentiel qui a pour résultat le max tel que je l’ai rencontré ; son père, un officier de l’armée chilienne, sentinelle de pinochet aux premières heures de la dictature fut dêpeché par ce dernier pour fouiner dans des foyers communistes péruviens. il faut rappeler qu’à ce moment là existait un très fort ressentiment péruvien envers les chiliens, depuis la perte des régions d’arica et de tarapaca, dans le cadre de la guerre du pacifique (1879-1884, qui opposa le chili au pérou et à la bolivie). une nuit, après son service, le militaire entra dans une taverne pour s’y abreuver et y fut reconnu comme chilien pernicieux, probablement par son accent, flagrant et criailleur entre toutes les tonalitées hispaniques. il sortit et se dirigea vers la jetée, suivi par quatre péruviens armés de poignards. lui tenait dans sa main une dague courbe. il en étendit un raide mort, saigna un second. les deux autres s’enfuirent mais le blessèrent dans l’action. son sang s’écoulait, il avait la jugulaire sectionnée. cette nuit-là il s’effondra, baigné dans son propre sang. face à un bien noir océan pacifique. dans la matinée du jour suivant il fut trouvé par un pêcheur qui le recousut aussitôt. mais le soldat ne s’éveillait pas. il resta ainsi, inerte et silencieux, pendant trois semaines, subsistant grâce aux restes de fruits de mer que lui faisait ingérer le pêcheur pour le maintenir en vie. il s’anima un jour, médita puis trancha : il ne prendrait pas part à la matanza organisée par le général pinochet. il décida de se retirer de l’armée et de renoncer à sa pension de militaire gradé. aujourd’hui cet homme, sombre et modeste et reservé, est le père du plus rayonnant et illuminé égaré qu’il m’est été donné de rencontrer sur les routes de l’amérique du sud. il veux m’apprendre à tailler le bois, la pierre, le lapislazuli et m’enmener jusqu’au méxique, vendant notre artisanat. il me propose d’acheter un van avec lui et de repartir vers le nord en juin-juillet. pour l’instant il s’agit pour moi de travailler. mais j’y pense. on verra, encore une fois. hasta luego, raph. *inti-illimani en concert le 16 avril à santiago. commentaires : aucun commentaire » catégories : voyage sansom et dalila* 1 04 2010 retour à santiago, en avion. je me demande finalement si les sièges des bus de sont pas plus confortables. ou même combat après tout, sauf que là, lan a eu la bonne idée de sortir le ballantines et le vin rouge. et c’est ce qui fait toute la différence. je riais, seul, et parlais, seul… puis m’écroulais de fatigue. arrivé à santiago de chile à 6h du matin, légèrement décalé, je prenais un petit bus pour le centre et le barrio brasil, et histoire de remettre les choses au clair m’envoyais un petit completo, puis un second pour être bien sûr. on sait jamais. je rappelle pour ceux qui auraient zappé l’épisode chañaral que le completo est une espèce de hot dog rempli d’avocat et de tomate. auberge, rattrapage de la nuit et je partais rejoindre germen et camila, amis rencontrés quelques semaines plus tôt à coquimbo, chili. germen venait me chercher sur sa harley davidson et camila m’accueillait avec un plat de pâte. génial. j’étais heureux de les revoir et ça tombait bien, plombs et cables commençaient à faire défaut. je savais plus trop quoi péter. puis on allait à la maison de germen, sur les hauteurs de la ville, un peu en dehors de santiago, quartier florida. il vit dans un véritable jardin d’eden. pommes, poires, cerises, prunes, pêches, abricots, raisons, amandes, cactus san pedro… bref. après un petit cour de conduite camila me déposait près de mon auberge. et c’était bien beau tout ça mais encore restait-il à trouver du boulot. toute la difficulté de la tache résid